Née en 1971 dans une famille d’enseignants musiciens et mélomanes, Géraldine Focant intègre très tôt l’académie de musique de Soignies. Cette musicienne aux multiples talents joue du piano, de la flûte traversière, reçoit également une formation d’organiste à l’académie de Mons et étudie à l’Institut Supérieur de Pédagogie musicale à Namur, puis s’initie à la musicothérapie. Elle enseigna la musique dans les écoles et en académie et occupa le poste d’organiste à Soignies. Ses études musicales et les stages avec Gabo Ugrin (Hongrie) et Mark Deller (Grande-Bretagne) font naître sa passion pour le chant choral et ses compétences en pédagogie musicale l’amène à diriger chorales et chœur de chants au répertoire très varié : musique ancienne, comédie musicale, musique du monde. Depuis 1990, elle dirige le Chœur d’Enfants du Hainaut qui se produit en Belgique et à l’étranger.

Géraldine FOCANT
J'ai créé mon chœur il y a vingt-cinq ans, alors que je commençais mes études musicales. Il est né dans le petit village où j'habitais. Il comptait alors une dizaine de choristes. Je dirige ce chœur bénévolement. J’exerce un autre travail à côté. Tous les matins, je travaille comme secrétaire pour mon mari. La cotisation que paient les enfants sert à payer leurs uniformes, les partitions...

Le plus souvent, nous travaillons dans une salle d'école. Nous disposons des chaises autour du piano familial. Je peux parfois bénéficier d'une salle dans une école à condition de passer une demi-heure avant et après pour installer et ranger les chaises.

Ma situation est assez représentative de la situation en Belgique francophone. Il y a deux mondes : d'un côté, quelques grands chœurs attachés à des écoles, de l'autre, des bénévoles. L'avantage de ma situation est qu’elle me donne une liberté absolue. Je travaille deux heures par semaine, le vendredi après-midi. A cela? il faut ajouter cinq jours chaque été pour le travail d'expression artistique.
Géraldine FOCANT /

Erica Mandillo obtient une maîtrise en biophysique à la Faculté des Sciences de Lisbonne, étudie le piano et reçoit des cours de chant au Conservatoire National de Musique de Lisbonne. Elle a été membre du chœur Gulbenkian et du chœur du théâtre national São Carlos.

En 2008, elle est invitée à diriger les activités artistiques du 2ème cycle du collège Saint-Joseph à Lisbonne. En 2012, elle rejoint le corps enseignant du Conservatoire National de Musique de Lisbonne, étant responsable de la classe de chorale et expression corporelle.

Elle est fondatrice et directrice artistique de l’association Voz em Movimento, de la Camerata Fiorentina et du CIUL - Coro Infantil da Universidade de Lisboa (Chœur d’Enfants de l’Université de Lisbonne). Avec ce dernier groupe, elle donne des nombreux concerts au Portugal et à l’étranger.

Erica MANDILLO
Je suis chef du chœur de l'Université de Lisbonne. Bien qu’il se nomme « chœur de l’Université », mon chœur est composé d'enfants. J'ai commencé à chanter à l'Université, avant de m’en détacher. Mais après un certain temps, nous nous sommes aperçus que de nombreux enfants gravitaient autour du chœur : c’étaient les enfants des chanteurs qui venaient assister aux répétitions. On m'a donc rappelée en me demandant d’abord de faire chanter ces enfants. A l’époque, je n'avais jamais dirigé de chœur, pas plus que je n’avais imaginé travailler avec des enfants. Il faut dire que la patience n’a jamais été mon fort. Mais il se trouve que j'étais mère d'une fille de quatre ans, et j'avais constaté qu'elle chantait incroyablement. Je ne dis pas ça parce qu’elle est ma fille. Je parle en tant que musicienne. A l'époque, j'étais soprano légère. Quand je chantais l'air de la Reine de la Nuit, elle était capable de le reproduire parfaitement, dans la tonalité, en allemand. C'est la première fois que j'ai pris conscience des possibilités infinies d’une voix d’enfant.

J'ai commencé avec 8 enfants, puis 20, 40... Actuellement, nous sommes plus de 180. Nous travaillons une fois par semaine, le dimanche, deux heures et demie. Les répétitions par pupitre ont lieu une fois par mois. Nous avons la chance de pouvoir bénéficier de la salle de l'Université, l’une des plus grandes salles de Lisbonne, qui compte mille six cents places et possède un piano à queue.
Erica MANDILLO /

Né à Turin, il étudie le pianoforte et la direction d'orchestre. Diplômé de musique chorale et de composition au conservatoire Giuseppe Verdi de Turin, il part étudier en Suède avec le grand chef de chœur, Gary Graden, dont il fut l’assistant. Il se spécialise avec Eric Ericson, Tonu Kaljuste et Frieder Bernius. En 2003, il fonde et dirige le Coro G de Turin et depuis 2005, il est directeur artistique de l'association, Piccoli Cantori di Torino, qui participe à de nombreux concerts et spectacles en Italie et à l’étranger. Actuellement, il est professeur de direction, d’interprétation et d’improvisation chorale en Italie et en Europe. Directeur artistique en 2012 à Turin du festival Europa Cantat XVIII, il occupe actuellement le poste de vice-président de l’European Choral Association – Europa Cantat.

Carlo PAVESE
Après avoir étudié la musique chorale au conservatoire de Turin, j’ai obtenu une subvention de l’association, De Sono, grâce à laquelle j’ai pu aller en Suède pour étudier auprès du chef de chœur, Gary Graden, dont j’ai eu la chance d’être par la suite l’assistant. Après avoir été directeur artistique de deux ensembles vocaux à Stockholm puis à Turin, je dirige, depuis sa fondation en 2003, le Coro G de Turin, un ensemble vocal composé de jeunes âgés de 16 à 26 ans. Depuis 2005, je suis également directeur artistique du choeur Piccoli Cantori di Torino.

Pour moi, le mouvement n'est pas étroitement connecté à ma pratique du chant choral. La question se pose plutôt à l’occasion de projets particuliers, d'opéras pour enfants ou de pièces de théâtre. Ce sont des expériences fortes pour les enfants. Le mouvement les aide à construire leur rapport à l'espace, leur capacité individuelle de jouer et à se présenter en public. C'est tout particulièrement vrai pour les adolescents qui rencontrent des problèmes dans la perception de leur corps, de leurs «nouveaux» corps. Il me semble très intéressant de mener cette réflexion lors des performances, sur les déplacements dans l'espace, sur la position du chœur vis-à-vis du public. J'espère que les échanges avec les autres intervenants de ce projet pourront enrichir ma pratique dans ce domaine.
Carlo PAVESE /

Après un premier prix de piano au Conservatoire de Strasbourg et un doctorat en musicologie à la Sorbonne, Charlotte Nessi met ses compétences musicales au service de la démocratisation de l'opéra. Elle fonde en 1982, l'Ensemble Justiniana avec lequel elle tente de renouveler l’approche du répertoire lyrique et de produire des œuvres nouvelles. Depuis près de 34 ans, plus de 40 spectacles ont vu le jour, aussi bien sur des scènes d’Opéra qu’au détour des villages de Franche-Comté et d’ailleurs. Au travers de ses nombreuses créations originales où la danse et le théâtre se mêlent à la musique, elle associe amateurs et artistes professionnels pour des opéras-promenades.

Depuis de nombreuses années Charlotte Nessi propose des ateliers à l’attention des plus jeunes et des productions avec voix d’enfants. Le théâtre Edwige-Feuillère à Vesoul qu’elle dirige depuis 2009, a reçu grâce à ce travail le label national Scène Conventionnée Voix d’enfants /Espace scénique.

Américain à Paris depuis 1986, spécialiste des voix d’enfants, diplômé de l’Eastman School of Music de New York, en direction de chœur et pédagogie musicale pour enfants, il dirige de nombreux concerts et effectue des tournées en France et à l’étranger. En 1990, il est nommé professeur d’expression musicale et corporelle et de chant à l’Ecole de danse de l’Opéra National de Paris. En 1992 et avec la complicité de Marc-Olivier Dupin, il crée le chœur d'enfants, Sotto Voce, qui se produit dans les plus grandes salles de France et à l’étranger. En résidence au théâtre du Châtelet depuis plus de 10 ans, il travaille aussi régulièrement à l’Opéra national de Paris en collaboration avec Charlotte Nessi de l’Ensemble Justiniana où il dirige des opéras d’enfants. Grand pédagogue, il emmène les enfants dans des prestations originales et dans un répertoire très varié.

Scott Alan PROUTY
J’ai créé Sotto Voce il y a plus de 20 ans maintenant, avec le soutien de la Ville de Créteil. Je voulais créer une sorte de «famille artistique» où les enfants pouvaient se sentir bien, apprendre à chanter, développer leur créativité et leur personnalité artistique, découvrir le bonheur d’être sur scène, apprendre la rigueur et l’importance de former un esprit d’équipe.

Je suis originaire des Etats-Unis. Là-bas, la culture du mouvement est vraiment ancrée dans le travail des chœurs. On ne voit jamais de chœurs statiques, ils bougent en permanence. Tous les enfants ont eu là-bas, une pratique de la comédie musicale en passant par l'école. Ils sont habitués à bouger en chantant. Et puis, il y a le jazz, aussi. Il y a l'idée que le corps doit être habité pour chanter, que c'est une performance totale.

Ayant grandi dans le New England aux USA, mon éducation musicale a été très éclectique : les grands conservatoires de musique, les chœurs des écoles, les groupes de madrigaux et les barbershop quartets, le fait de jouer dans des comédies musicales depuis l'âge de 8 ans, et les nombreuses soirées passées à écouter les orchestres « Big Band » de Count Basie et Lionel Hampton, les clubs de jazz à New York et les étés formidables à Tanglewood dans le Massachusetts avec le Boston Symphony Orchestra et son Festival Chorus sous la direction de mon idole, Leonard Bernstein. Mon plus grand bonheur quand j'étais jeune était de passer mon dimanche à New York City à regarder « la » nouvelle comédie musicale à Broadway !

Toutes ces expériences m’ont donné une forte envie de transmettre la musique aux enfants en passant par ma passion pour le chant et pour la scène. En venant en France, je me suis bien sûr laissé quelque peu gagner par l'esprit français, cette forme de classicisme, mais j'ai néanmoins conservé cette culture du mouvement.

Depuis 10 ans, nous avons la chance d’être en résidence au théâtre du Châtelet.
Scott Alan PROUTY /